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Résidence – Valentin Merle

Résidence 2022 – 2023
Valentin Merle

 

Valentin Merle (1993), vit et travaille à Genève.

Il obtient un Bachelor en Arts Visuels à l’École d’Art et de Design du Valais (EDHEA) en 2019.La même année, il est sélectionné pour une résidence artistique à La Becque puis au Centre Culturel de la Ferme Asile. En 2021, il obtient une bourse du canton du Valais pour une résidence artistique de six mois à la Fondation Suisse de Paris. Courant 2022, il expose son travail au Kunsthaus Grenchen, au sein des Offspaces Le Labo (GE) et Turbo Press (BE) puis au Manoir de la Ville de Martigny.

Valentin Merle élabore une œuvre multiforme qui tente de rendre compte de la complexité du vivant. Faisant souvent appel à plusieurs media, il développe une recherche sur la relation entre geste humain et dynamiques naturelles. C’est donc sur le rapport entre l’Homme et la Nature qui l’entoure qu’il travaille.

Pour appréhender la subtilité de cette relation, il met en place des systèmes de production en partie hérités du minimalisme. Répétition, sérialité et modularité sont au cœur de sa démarche. Pourtant, ce n’est pas une répétition froide et industrielle que son travail nous invite à découvrir mais bien plutôt sa dimension organique. Multiplication cellulaire, croissance végétale ou cycle infini de la respiration sont le type de phénomènes qui l’influencent et dont il s’inspire. L’émer- gence spontanée, involontaire, et les processus de fabrication qui les font naître sont en constante tension dans ce vaste questionnement sur la genèse des formes et leur évolution.

Sans être moralisateur, le regard critique qu’il porte sur les notions de progrès et d’industrialisation le pousse à développer une esthétique de la sobriété. Ce qu’il définit, dans la filiation de l’Arte Povera, comme une « précarité nécessaire », devient alors un outil. À partir de protocoles de travail simples, le spectateur est invité à reconstruire mentalement les gestes et les concepts qui ont précédé le résultat visuel. La question de l’origine des matériaux et de l’investissement—temporel, corporel, lo- gistique — prend ainsi une place centrale dans son discours. Dépassant la notion de contrainte, cette économie de moyens s’envisage alors comme une opportunité de redéfinir le minimum nécessaire pour « faire œuvre ».